Séminaire du 18 novembre 2014

« Quelle place pour la co-construction dans l’action publique ? »

Bilan

 
Depuis deux ans, le pôle de compétence Toulouse AgriCampus et la DRAAF de Midi-Pyrénées ont engagé conjointement des processus associant les bénéficiaires des politiques publiques à leur mise en œuvre.
Ces démarches de co-construction des politiques sont allées au delà de la simple consultation des acteurs pour les associer tout au long du processus d’ajustement et de mise en œuvre de l’action. Associant acteurs institutionnels, économiques et de la Recherche, elles ont trouvé notamment tout leur sens au travers de l’expérience engagée dans le cadre des Forums Territoriaux et de la démarche Astarté-Ecophyto. Ces démarches se sont entièrement inscrites dans l'esprit du Réseau Rural Régional Midi-Pyrénées 2007-2013 dont les priorités ont été le développement de partenariats et le partage d'expériences innovantes.

Aujourd’hui, afin de marquer une étape dans ces processus et partager cette approche, Toulouse AgriCampus, conjointement avec la DRAAF, ont organisé un débat sur la démarche participative des acteurs des territoires et de la recherche à la co-construction des politiques publiques : du terrain à la théorie.

Une rencontre réussie 

Le 18 novembre dernier, c’est devant l’amphithéâtre de l’ENSAT comble que s’est ouvert le séminaire sur la co-construction des politiques publiques.
Durant une journée, plus de 100 participants – acteurs socio-économiques, élus, institutionnels, chercheurs, étudiants, citoyens, associations… – sont venus de toute la région pour débattre sur « Agriculture et Territoires ruraux en Midi-Pyrénées : Quelle place pour la co-construction dans l’action publique ? ».

Un début de définition suivi de deux tables rondes

Une première intervention de Marianne REDON, chercheuse à AgroParisTech, a délimité les contours de cette notion floue qu’est la co-construction.
La co-construction est une notion faisant partie d’un concept plus large : la participation.
Cette dernière désigne toute implication des individus dans les prises de décision affectant la communauté ou l'organisation dont ils font partie ; le degré de construction collective et d’implication s’inscrit de manière très forte dans la co-construction. Le « commun », a contrario du « collectif », apparaît aujourd’hui comme évident pour la résolution de problèmes complexes. Et pourtant, « On sait faire le « collectif », le « commun » un peu moins. »

Deux tables rondes se sont donc ensuite déroulées afin de dissiper quelques doutes. 

La première table ronde a permis d’entendre le témoignage d’acteurs divers tels que Eliane CREPEL, infirmière dans le Gers, Christophe XERRI, responsable adjoint de l’Agence Régionale de Développement Durable , Bruno LION, directeur adjoint de la DRAAF Midi-Pyrénées, Pascal NOWAK, responsable des marchés agricoles, Fermes de Figeac, Olivier IZARD, président de l’Association pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron et Michel DURU, chercheur au sein de l’UMR AGIR INRA – Toulouse AgriCampus.
Plus que des réponses, la table ronde a soulevé beaucoup de questionnements méthodologiques : le temps, les moyens financiers, le choix des acteurs, l’évaluation, la formalisation de la co-construction…
Le débat en plénière et le brillant éclairage de Julien WEISBEIN, chercheur en science politique à Science Po Toulouse et directeur du LaSSP¹, ont apporté du recul et ont fait glissé tout naturellement le débat vers la seconde table ronde.

La seconde table ronde intitulée « Co-construire ensemble : quoi, comment et avec qui ? » était composée de Mohamed GAFSI, chercheur à l’École Nationale de Formation Agronomique–Toulouse AgriCampus, Muriel GINESTE, sociologue à Toulouse AgriCampus, Yann de KERIMEL, président de la Coordination rurale de l’Ariège, Bruno LION, directeur adjoint de la DRAAF Midi-Pyrénées, Christophe XERRI, responsable adjoint de l’Agence Régionale de Développement Durable, associée parallèlement à l’éclairage de Clément GENEY, consultant en démarches participatives. 

Cette seconde table ronde a mis en lumière trois points : la prise en compte d’un sujet complexe nécessite une implication d’une multiplicité et d’une diversité d’acteurs ; chacun est légitime à mettre en place un processus de co-construction mais sa capacité est toutefois limitée par ses moyens financiers et son pouvoir de changement ; enfin les dispositifs de co-construction sont des dispositifs d’apprentissage qui nécessitent du temps et il faut accepter que tous les acteurs n’ont pas la même échelle de temps ni le même besoin en temps, d’où l’importance des facilitateurs et des méthodes de co-construction.

 
Les actes du séminaire - à retrouver ici - intègrent plusieurs autres propositions qui n’ont pu être abordées, faute de temps.

Les suites données à ce séminaire se dérouleront en quatre temps :

• constituer un réseau d’acteurs moteur de cette démarche,
• bâtir une méthodologie sur la base des propositions débattues lors du séminaire,
• instituer un accompagnement des acteurs souhaitant s’engager dans la démarche (formation, groupes de travail, …) 
• élargir l’ensemble de la démarche aux différentes politiques publiques du Ministère de l’Agriculture.

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